Qu’est ce que la naturopathie ? C’est avant tout un héritage, à la fois ancestral et moderne.
Hippocrate
La naturopathie s’inspire de la théorie de l’altération des humeurs d’Hippocrate. Elle est l’héritière de l’hygiénisme et est une médecine naturelle holistique permettant de comprendre l’homme dans sa globalité. Elle l’intègre dans ses dimensions physiques, psychiques, émotionnelles et énergétiques. La naturopathie repose sur trois grands principes que sont le vitalisme, le causalisme et l’humorisme.
Les trois grands principes.
Le vitalisme (du latin vita : vie) est la capacité que possède tout être vivant à développer des fonctions organiques mais aussi psychiques, sous l’influence d’un principe vital ou force vitale. Appelée au fil des siècles et des cultures sous divers noms (chi ou Qi en Asie, Prana en Inde, pneuma chez les Grecs). Elle est l’énergie nécessaire à la manifestation de tout être animé. Que ce soit dans le monde animal comme dans le monde végétal. Elle est l’énergie qui donne vie et mouvement à la matière et qui rend inerte celle-ci lorsqu’elle disparait.
Le causalisme considère que toute manifestation du vivant est un effet qui dépend lui-même d’une cause. Un symptôme étant considèré comme un indicateur. Un peu à l’image d’un fusible sur un tableau électrique qui se met en sécurité quand en aval il y a un problème sur le réseau électrique. L’approche causaliste ira chercher la cause de ce dérèglement et même quelquefois beaucoup plus en amont, à la cause de la cause, pour faire en sorte de comprendre quel est l’élément déclencheur.
L’humorisme s’inspire de la doctrine de Galien et d’Hippocrate qui évoquèrent l’importance des humeurs dans l’organisme. Elles représentent tous les liquides présents dans le corps qu’ils soient intra ou extra-cellulaire. Un dérèglement de ces humeurs ou la surexpression de certaines (sang, lymphe, bile, atrabile[1]) est à la base de la théorie d’où se dégage les quatre typologies tempéramentales hippocratiques : le lymphatique, le sanguin, le bilieux, le nerveux. Même si cette approche n’est plus utilisée par la médecine moderne depuis le 18éme siècle. Elle est la base de notre approche et le naturopathe interviendra en fonction de sa nature afin d’individualiser son conseil.
La naturopathie c’est aussi dix techniques :
Les trois piliers.
L’hygiène alimentaire : se nourrir est un art. Le but ici sera de respecter les besoins fondamentaux, en les adaptant et les individualisant aux tempéraments et aux diverses constitutions. Se nourrir en conscience, en étant le plus possible respectueux des saisons, de l’environnement et de l’impact que l’alimentation à sur la nature.
L’activité physique : à différencier du sport et de la compétition. Une activité physique qui permet de mettre le corps en mouvement et de l’adapter aux besoins de l’individu. Une pratique modérée et régulière qui se fera sur la durée et qui permettra de solliciter toutes les parties du corps humain. Permettre aussi par l’activité physique d’aller libérer tout ce qui a été cristallisé dans les tissus comme information émotionnelle. Ce thème autour des fascias sera développé en fin de mémoire.
L’équilibre psycho-émotionnel : Selon la définition de la santé par l’OMS : « La santé est un état de bien être total physique, social et mental de la personne. Ce n’est pas la simple absence de maladie ou d’infirmité ». Les dimensions existentielles, psychiques, mentales et sociales sont ici à intégrer dans leur plus grande globalité. L’être humain est un être de lien, à l’instinct grégaire, qui s’est construit en interaction avec ses semblables et la nature. L’art de maintenir et d’équilibrer toutes ses dimensions constitue ce troisième pilier.
Les quatre éléments : l’eau, l’air, le feu et la terre.
Les soins par l’eau : élément de base de la vie sur terre. Cette technique permet par diverses pratiques (bain chaud, bain froid, rincement nasal, balnéothérapie, etc.) de renouer avec le pouvoir thérapeutique de l’eau.
Les techniques respiratoires : respirer est le mouvement naturel qui suit l’être humain tout au long de sa vie, de sa conception à sa mort, avec une respiration autant interne qu’externe. Le but ici sera d’utiliser aux mieux les capacités d’oxygénation de l’organisme humain pour (re)découvrir tous ses bienfaits.
L’exposition aux rayonnement lumineux : l’élément feu par le contact avec les rayonnements lumineux à des heures adaptées va servir à synthétiser de la vitamine D. Cela va aussi l’aider à se resynchroniser sur son rythme circadien mis à mal dans nos sociétés modernes par l’excès de lumières artificielles. Véritables nutriments énergétiques, les rayonnements lumineux sont essentiels à la vie.
Se relier à la terre : cette technique va permettre le contact avec la nature pour favoriser une meilleure régulation de l’organisme en abaissant le niveau de stress, le taux de cortisol et l’inflammation, mais surtout pour réapprendre à l’humain à se relier à la puissance du vivant.
Les deux techniques corporelles
La réflexologie : qu’elle soit plantaire, palmaire ou auriculaire. Cette technique va permettre de stimuler certaines zones reflexes réparties sur le corps humain.
Les techniques manuelles de massage : on parlera ici des soins relaxants, stimulants ou détoxifiants. Ils permettront au corps de renouer avec ce sens vital pour l’espèce humaine qu’est le toucher.
Le monde végétal et minéral
La phytologie : elle regroupe les plantes (infusions, décoctions et autres galéniques), les huiles essentielles, les fleurs de Bach, l’oligothérapie, la gemmothérapie et la mycothérapie. Cette dernière technique ne doit pas se substituer à la régulation du terrain de la personne. Le but est de fournir une aide mais non pas de reposer tous les conseils dessus.
[1] Appelé de nos jours hormones