La spiritualité métissée est au cœur de mon chemin de vie. Mon histoire familiale, tissée de multiples origines, m’a appris très tôt que l’identité est une richesse complexe. Ce mélange de racines m’a poussé à chercher du sens et à explorer le lien invisible qui relie chaque être à une dimension plus vaste.
Je suis ce que l’on appelle un sang mêlé. Mon père est italien, avec des racines dans les Balkans. Ma mère est moitié juive et moitié Bagdad. À Marseille, cette communauté est connue comme nomade, proche des gitans mais islamisée. Grandir dans ce métissage, c’est porter en soi une diversité unique. Avec humour, je résume souvent mon identité par l’expression locale : moitié anchois, moitié fromage.

Spiritualité métissée et héritage familial
Avec deux parents porteurs de traditions multiples, j’ai reçu les trois grandes religions du Livre : judaïsme, christianisme et islam. C’est Marseille, bébé, dans toute sa richesse et ses contradictions. Pourtant, ma quête intérieure ne s’est pas arrêtée là. Très tôt, j’ai ressenti une profonde attirance pour l’Asie et ses philosophies.
Le taoïsme fut ma première porte d’entrée. Cette sagesse parle de fluidité et d’harmonie avec le flux de la vie. Plus tard, mes formations en Yoga m’ont conduit vers l’hindouisme. En étudiant cette tradition, j’ai compris une chose essentielle : toutes les religions et philosophies abordent le même mystère. Elles changent seulement de mots, de symboles et de formes pour l’exprimer.
La spiritualité comme expérience de l’invisible
Peu à peu, j’ai réfléchi à notre condition humaine. Nous restons limités par nos sens. Nous croyons voir la réalité, mais en vérité, nous n’en percevons qu’une petite partie. Le monde est un champ d’informations immense, et nous n’en captons qu’un fragment. Ainsi, ce que nous appelons objectivité n’est qu’une illusion, car tout passe par notre subjectivité.
Pour moi, la spiritualité, et plus particulièrement cette spiritualité métissée que je porte en moi, signifie se connecter à l’invisible. Elle consiste à ressentir au-delà des sens, à vibrer avec le cœur et à élargir notre regard. Elle ne reste pas une théorie abstraite mais devient une expérience intime et vivante.
Comme l’écrivait Antoine de Saint-Exupéry : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »
En fin de compte, la spiritualité métissée, c’est accepter nos limites sensorielles, accueillir la richesse de nos héritages et marcher vers l’essentiel. Elle nous invite à reconnaître, au-delà des religions et des cultures, un chemin commun : celui du cœur.