Retraite au masculin : mon expérience du Men’s Work
Il y a quelques jours, je me suis offert un vrai cadeau : une retraite au masculin dans l’Aveyron avec les Frères d’Ames. Une retraite entre hommes, sans artifice, sans masque, en pleine nature. Depuis plusieurs années, je ressens l’appel du Men’s Work, ce travail profond de reconnexion à soi et à son masculin. Cette fois, j’ai dit oui.
Et quelle claque.
Depuis la naissance de mes filles, j’ai entamé un vrai chemin thérapeutique. J’ai exploré la psychothérapie, l’hypnose, la Gestalt, la sexothérapie… J’ai fait un sacré bout de route. Cependant, cette retraite m’a permis de découvrir un autre niveau : celui du corps.
Le corps comme voie de transformation
Pendant 4 jours, nous étions une quinzaine d’hommes venus de toute la France. Chacun avait son histoire, ses blessures, ses élans. Ce qui nous réunissait : le besoin de nous retrouver entre hommes, autrement. Loin des injonctions, des rôles sociaux, des obligations. Juste là, ensemble, présents.
Parmi les pratiques proposées : activités physiques, marches conscientes, respiration intense (breathwork), danses intuitives, constellations familiales. Certains exercices m’ont touché en plein cœur. En effet, j’ai senti mon corps revivre. Hurler ce qu’il avait contenu. Pleurer des années de tristesse. Exprimer une rage ancienne, celle de mon histoire, mais aussi celle de mes lignées.
Je n’étais pas seul. Des hommes solides, bienveillants, m’ont tenu, soutenu, encadré. Grâce à eux, j’ai pu me déposer pleinement, sans me censurer.
Le Men’s Work : une voie vers un masculin aligné
Le Men’s Work est un courant né dans les années 1980 aux États-Unis, avec des figures comme Robert Bly, James Hillman ou Michael Meade. Ils ont observé que notre société moderne avait délaissé les rites de passage pour les hommes, les espaces de transmission et de transformation. En réponse à cela, ils ont réintroduit les cercles, les contes, les rituels, les partages, le travail symbolique… pour aider les hommes à retrouver leur essence, à devenir plus conscients, plus reliés, plus entiers.
Aujourd’hui, ce mouvement se répand à travers le monde, sous différentes formes : retraites, cercles de parole, initiations, pratiques somatiques… L’objectif n’est pas de rendre les hommes « plus forts » ou « plus virils », mais plus vrais. Plus à l’écoute d’eux-mêmes, de leurs émotions, de leur histoire. Et capables de se relier aux autres sans peur, sans domination, sans fuite.
Ce que je retiens
Je repars de cette retraite profondément transformé. Je me sens plus aligné dans mon masculin. En effet, j’ai compris que je suis un « ouvreur » : un homme qui trace des sentiers, qui explore, qui montre qu’un autre chemin est possible. Sans forcément être celui qui reste, mais celui qui ose y aller en premier.
J’assume aussi mon tempérament méditerranéen, mon intensité, ma présence. Ce n’est pas « trop ». C’est moi. Et je peux y ajouter de la douceur, de la subtilité, de la puissance tranquille.
Je réalise également que je ne suis pas seul. D’autres hommes vivent les mêmes tiraillements. Ainsi, il existe des espaces pour les traverser ensemble.
Conclusion
Si toi aussi tu ressens le besoin de te reconnecter à ton masculin, de sortir de l’isolement émotionnel, de comprendre ce qui se joue en toi… je ne peux que te recommander d’explorer le Men’s Work. Ce n’est pas toujours confortable, mais c’est profondément libérateur.
Merci à la vie, aux hommes et mon corps d’avoir su me guider vers cette expérience.